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Les crampes musculaires nocturnes : une nouvelle option thérapeutique

Les crampes musculaires nocturnes sont un problème fréquent, en particulier chez les personnes de plus de 50 ans, touchant environ 40 % d’entre elles. Ces crampes se manifestent par une raideur musculaire soudaine et douloureuse, affectant généralement le mollet, le pied ou la cuisse. Lorsqu'elles surviennent au mollet, elles peuvent provoquer une flexion involontaire et intense du pied et des orteils, rendant l'expérience particulièrement inconfortable.


Ces crampes durent généralement de quelques secondes à plusieurs minutes, avec une durée moyenne de neuf minutes. Bien qu'elles disparaissent spontanément, elles peuvent laisser place à une douleur musculaire résiduelle qui peut persister plusieurs heures après l’épisode aigu.


Leur fréquence varie d’une personne à l’autre : environ 40 % des personnes concernées en souffrent au moins trois fois par semaine, et 5 à 10 % en ont chaque nuit. Ces crampes ont un impact significatif sur la qualité de vie, car elles sont associées à des troubles du sommeil. Certaines personnes consultent même un médecin en se plaignant d’insomnie ou de fatigue diurne persistante, conséquence d’un sommeil perturbé.


Traitement et prévention des crampes musculaires nocturnes


Traitement des crampes aiguës


Lorsqu’une crampe survient, étirer immédiatement le muscle concerné permet généralement un soulagement rapide. Par exemple, en cas de crampe au mollet, tirer les orteils vers soi tout en gardant la jambe tendue peut aider à détendre le muscle affecté.

D’autres méthodes peuvent également soulager la douleur :


  • Marcher légèrement ou secouer doucement la jambe, puis l’élever pour améliorer la circulation sanguine.

  • Prendre une douche chaude ou un bain chaud pour relaxer les muscles.

  • Appliquer un massage avec de la glace pour réduire l’inflammation et apaiser la douleur.


Prévention des crampes récurrentes


Pour limiter l’apparition des crampes nocturnes, plusieurs mesures préventives peuvent être adoptées :


  • Pratiquer des étirements réguliers, notamment en gardant les jambes tendues et les pieds à plat tout en penchant le corps en avant.

  • Augmenter l’activité physique afin de maintenir une bonne santé musculaire et de réduire le risque de crampes.

  • Porter des chaussures adaptées, offrant un bon soutien aux muscles des jambes.

  • Éviter de trop serrer les draps au pied du lit, afin de prévenir une flexion involontaire du pied pendant le sommeil.

  • Limiter certains facteurs déclencheurs, tels que certains médicaments, l’alcool, la caféine, l'exercice physique intense par forte chaleur, ou encore la marche prolongée sur des surfaces dures comme le béton.


Traitements pharmacologiques


Avant d’envisager un traitement médicamenteux, il est essentiel de vérifier si un médicament pris par le patient ne serait pas lui-même responsable des crampes. Certains médicaments utilisés pour traiter l’hypertension ou l’insomnie sont connus pour favoriser ces contractions musculaires involontaires.

Concernant les traitements médicamenteux, les données disponibles restent limitées quant à leur efficacité. Par exemple, des essais ont été menés avec :


  • Les vitamines B et E, mais sans résultats concluants.

  • Les bloqueurs des canaux calciques, habituellement prescrits contre l’hypertension, qui pourraient être bénéfiques chez certains patients.

  • La gabapentine et la prégabaline, des médicaments utilisés pour les douleurs neuropathiques, qui pourraient aider à réduire les crampes.


Pendant longtemps, la quinine était le traitement de référence contre les crampes nocturnes. Toutefois, en raison de ses effets secondaires graves (troubles cardiaques, toxicité), elle est aujourd’hui déconseillée.


La vitamine K₂ : une solution prometteuse contre les crampes nocturnes ?


Face à ces limites, une nouvelle étude a cherché à évaluer l'effet de la vitamine K₂ dans la réduction des crampes nocturnes.


Cliquez sur l'image pour accéder à l'étude complète
Cliquez sur l'image pour accéder à l'étude complète

Design de l’étude


L'étude a porté sur 199 personnes âgées de plus de 65 ans souffrant d’au moins deux crampes par semaine. La taille de l’échantillon a été calculée pour assurer une forte puissance statistique, garantissant que toute amélioration observée puisse être attribuée avec certitude au traitement. Les participants ont été répartis en deux groupes :


  • Un groupe prenant 180 µg de vitamine K₂ par jour pendant huit semaines.

  • Un groupe recevant un placebo (une substance inactive utilisée comme point de comparaison).


Les critères d’exclusion incluaient les crampes associées à certaines maladies métaboliques et neuropathiques, telles que :


  • Hypothyroïdie,

  • Hémodialyse,

  • Hypoglycémie,

  • Alcoolisme,

  • Sclérose latérale amyotrophique (SLA),

  • Complications liées à la poliomyélite,

  • Sténose lombaire,

  • Maladie de Parkinson,

  • Radiculopathies et autres maladies des motoneurones.


Étaient également exclus les patients atteints de tumeurs malignes, ceux prenant des diurétiques, des antagonistes de la vitamine K, ou ayant consommé de la vitamine K₂ dans les deux mois précédant l’étude.


Les participants devaient remplir un questionnaire évaluant la fréquence et l’intensité de leurs crampes musculaires nocturnes et étaient contactés chaque semaine par les chercheurs pour transmettre leurs résultats.


Résultats


Les résultats ont montré que la vitamine K₂ réduisait significativement la fréquence des crampes. Les personnes ayant pris de la vitamine K₂ sont passées de 2,6 crampes par semaine à moins d’une crampe par semaine, tandis que celles du groupe placebo ont vu leur fréquence de crampes augmenter au fil des semaines. De plus, la durée et l’intensité des crampes ont également diminué dans le groupe vitamine K₂. Un autre point positif : aucun effet indésirable n’a été signalé.


Analyse


Comment expliquer cet effet ? La vitamine K₂ joue un rôle clé dans la régulation du calcium dans l’organisme. En réduisant l’entrée de calcium dans les cellules musculaires, elle pourrait diminuer l’excitabilité musculaire, réduisant ainsi la survenue des crampes.


Bien que cette étude soit encourageante, elle présente certaines limites. Tout d’abord, l’intensité et la durée des crampes étaient relativement faibles chez les participants, avec une intensité moyenne évaluée entre 3,3 et 3,6 sur une échelle de 1 à 10, et une durée moyenne de 1,15 à 1,3 minute. De plus, l’impact des crampes sur la qualité du sommeil n’a pas été évalué, un aspect pourtant essentiel.


Un autre point notable est que la fréquence des crampes a augmenté dans le groupe placebo, ce qui est inhabituel, car un effet placebo est généralement observé. Enfin, bien que la réduction de l’intensité et de la durée des crampes ait été constatée, aucune analyse statistique n’a été réalisée pour valider ces résultats. Seule la diminution de la fréquence des crampes a été statistiquement significative.


Il est également important de souligner que ce traitement est inapproprié pour les personnes sous anticoagulant warfarine, car la vitamine K₂ peut réduire l’efficacité de ce médicament.



Les crampes musculaires nocturnes sont un problème fréquent et gênant, notamment chez les personnes âgées. Bien qu’elles ne soient pas dangereuses, elles peuvent perturber le sommeil et causer un inconfort notable.

La vitamine K₂ semble être une option prometteuse, avec un profil de sécurité rassurant, mais des études supplémentaires seront nécessaires pour confirmer ces résultats et mieux comprendre son mode d’action.

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